J'ai passé un moment de reflexion agréable hier, dans l'amphithéâtre de l'IPAG, en compagnie des deux autres intervenants de la conférence, Gilles Carpentier ( Directeur général adjoint de Sonia Rykiel S.A.S) et Philippe Delacourcelle (Ancien chef du clos des morillons, auteur et chef du pré verre). Sur un système de débat questions-réponses, le rapport interactif entre l'assemblée et les intervenants s'est relativement vite mis en place, et ce n'est pas pour me déplaire. A noter la présence du blogueur Adrien O'Leary, avec qui j'aurais aimé poursuivre le débat au café de Flore, histoire de dire que la créativité "french touch" existe aussi chez les blogueurs et qu'il suffit au minimum d'être deux pour valider ce système communiquant (émetteur & recepteur). Mais ne t'inquiètes pas, Adrien, nous aurons bien une autre occasion de discuter de tout cela avant ton départ au Brésil. Ci dessous, un résumé de la conférence sur les trois points qui ont articulé le débat :
Première question : Qu'est-ce que la "French touch ?"
La "touche française" m'évoque en premier lieu la facture singulière des peintres tel un Renoir impressionniste ou un Seurat pointilliste. L'esprit et la culture française repose sur un patrimoine artistique qui n'a d'égal que sa réputation dans le monde. A cet égard, je n'ai pas manqué d'évoquer mon engagement sur la Tapisserie d'Aubusson, qui est de surcroît, un des joyaux de notre savoir-faire hexagonal, malheureusement menacé par la mondialisation. Mais de la tradition à la modernité, les français savent aussi s'adapter (bien souvent avec retard, certes...) aux outils créatifs de ce nouveau siècle qui nous tend les bras. Tout reste à inventer. L'Internet, les blogs, la téléphonie mobile seraient donc pour moi le nouveau bastion de la créativité française, qui aurait l'avantage de s'exporter en temps réel à l'International (cf diffusion virale immédiate du film décroche primé au Festival Pocket Film, relayé par la BBC, AFP, etc...). J'ai donc sur ce point évoqué l'initiative avant-gardiste du Forum des images d'avoir créer le premier festival de film réalisé avec des téléphones portables, qui a donné cette possibilité aux artistes de s'exprimer créativement et sans contraintes sur un média tout neuf, le 3G, dont le potentiel reste encore à exploiter dans les années à venir.
Deuxième Question : La globalisation aura-t-elle raison de l'image de marque de la France en matière de gastronomie, Art et en Mode ?
La france jouit d'une excellent réputation pour sa subtilité en art, en mode et en gastronomie, mais elle est menacée par la compétitivité internationale qui ne cesse d'accroître. me tournant vers mon voisin chef-cuisiner, Philippe Delacourcelle, je n'ai pas honte à avouer en tant qu'amateur de bonnes bouteilles, que je suis aujourd'hui plus attiré par l'exotisme d'un vin italien ou chilien que notre bon vieux terroir bordelais. Question de lassitude ou ouverture sur de nouveaux horizons gustatifs ?
Sur le marché de l'art, l'exotisme du pays étranger fait aussi la bonne recette : Si l'amateur d'art français préfère acheter un Basquiat dans une galerie branchée new-yorkaise exposée à la Fiac, le japonais, lui, portera son choix sur un artiste français. Sur ce point, Monsieur Delacourcelle (qui a justement vécu au Japon) pense qu'il en va de même pour l'univers de la gastronomie. L'invitation au voyage, la spécificité culturelle d'un pays, sa tradition et son adaptation au monde contemporain est la clé possible de la réussite pour la touche française.
Troisième question : La créativité française est-elle traditionnelle ou exploratrice ? Suiveuse ou avant-gardiste ?
De la Tapisserie D'Aubusson au festival Pocket Films, mes expériences artistiques récentes et ce que j'y ai découvert m'invitent à répondre ceci : La France est victime de son lourd poids traditionnel, ce qui est aussi sa force de rigueur, mais elle est malgré tout capable de suivre la modernité, dès lors qu'elle remet en question son esprit dominant "conservateur" : n'ayons pas peur de l'inspiration américaine, chinoise, finlandaise. Puisons notre créativité ailleurs, à travers le voyage, dans la mobilité. Soyons ouvert au monde dans sa complexité nouvelle et trouvons l'alternative propre à notre culture traditionnelle, comme l'a fait Michel Moine, maire d'Aubusson, en éditant du Combas et du Garouste en Tapisserie, sur un savoir-faire français vieux de plus de six siècles. Aujourd'hui la France c'est aussi l'Europe, alors redeplaçons les frontières de la pensée hexagonale pour une meilleure compréhension de notre identité créatrice à l'international.
Merci à Jonathan et à L'Ipag pour ce moment de reflexion interactif sur le monde qui nous entoure et celui en devenir. A refaire.
En Bonus blog, un pocketfilm dévoilant le magnifique amphithéâtre de l'IPAG classé monument historique. le hasard fait qu'on y voit un ancien élève de l'ISG arrivé à la bourre...
Intéressant résumé.
Pour frenchtouch.3gp, je n'arrive pas à télécharger. Est-ce que ça vient de moi ?
Rédigé par : F. de C. | octobre 21, 2005 à 12:37 PM
Quelle débauche de fautes d'orthographe ! Quand on parle français, on dit : "première question", puis "deuxième question", l'expression "seconde" étant réservée à une réitération ultime de l'événement. Par exemple, on dit "la seconde guerre mondiale" car on espère tous que la troisième ne sera pas.
Rédigé par : Loïc Le Meur | octobre 21, 2005 à 05:41 PM
Corrigé Loïc et merci pour la petite leçon d'histoire. Si tu vois d'autres fautes, n'hésites pas à me les signaler, car pas trop le temps de me relire en ce moment...Merci ;-)
Rédigé par : Galienni | octobre 22, 2005 à 08:42 PM
A mon avis ce n'est pas le vrai Loïc Le Meur qui a posté ici car 1) je le vois pas faire ce genre de commentaire mesquin et sans grand intérêt, 2) il signe toujours "Loïc" et non son nom complet.
L'enquête est en cours...
Rédigé par : very | octobre 23, 2005 à 11:29 PM
Merci de vous être déplacé pour me répondre.
Chaque visite me surprend, mais la vôtre m'honore.
P.S. Pour ne pas sombrer dans le "ni tu, ni vous",
j'ai opté pour les deux. Je vous salue, l'artiste.
Rédigé par : F. de C. | octobre 24, 2005 à 12:15 AM