Nouvelle performance commanditée par Prodelia, agence en communication culturelle, pour le compte de la société Sidetrade, qui s'est déroulée à l'atelier Barok, un lieu "in" du Paris caché : dédié au voyageur William Ernest Barok, cet espace confiné est entièrement décoré par des objets d'époques rapportés des quatre coins du monde. Un lieu propice à l'imagination et au fantasme, donc, reservé à quelques rares privilégiés présents pour la soirée. La journée débute par l'accrochage de mes dernières collections en cours, certaines aux murs, d'autres sur Chevalet en bois massif, afin de repartir une unité homogène avec l'espace. Dans un coin je me prépare à peindre, sur le coup de 20H30. Je démarre sur des couleurs chaudes, l'ébauche d'un corps qui se prolonge sur un bras revendicatif. Je donne une âme à ce visage en lui offrant des yeux, une expression impassible inspirée des canons de l'art gréco-romain. Puis viens le mélange des genres et des couleurs. J'isole ma figure par du bleu, je lui ajoute un bras de vénus pour un buste d'homme. J'inscris deux chiffres : le 54 et le 36. J'ai envie de répandre des numéros ici et là sur la toile, comme le flux continu de la bourse, des chiffres qui me viennent à l'esprit et que je retranscris aussitôt sur la toile, sans raisonnement particulier, sinon de meubler les trous de compositions. Je regarde mon personnage au corps de christ brandissant le signe de la félicité, j'hésite sur une variation évocatrice de la statue de liberté mais je finis par représenter un boursicouteur qui achète et qui vend en pliant un, deux, ou trois doigts...