J'ai eu la chance d'assister Mercredi dernier (Merci à Nils /Culturebuzz.com) à la séance de presse de Inland Empire, qui sortira le 07 février prochain. Dans la continuité majestueuse de Mullohand Drive, Inland Empire confirme la maîtrise artistique d'un cinéaste (où devrais-je dire : vidéaste ?) qui s'éloignede plus en plus des codes du film Hollywoodien, pour davantage nous en délivrer l'envers du décor, sordide, au sens propre comme au figuré...Un miroir déformant pour une Laura Dern, merveilleuse Alice au pays des filles de l'est à la poursuite d'un lapin imaginaire, disparaissant derrière une porte Axxon. D'ailleurs, si on suit bien le fil d'ariane tendu par Lynch, on traverse presque physiquement l'écran pour suivre l'actrice dans un labyrinthe mental où l'espace-temps n'a plus de règles, ou plutôt si, celle conduite par Lynch. Un No man's land où le spectateur non averti va vite se perdre, mais où l'initié va au contraire chercher la porte...d'entrée et de sortie du film, comme les acteurs, piégée entre deux histoires. A noter de magnifiques chorégraphies à la West side story pour la scène dramatique finale. Pour conclure, je dirai que ce nouvel opus Lynchien est une véritable expérience cinématographique, plus proche d'ailleurs de ce qui se fait en art contemporain qu'au cinéma. Peut-être moins séduisant que son prédecesseur Mullohand drive auquel selon moi l'affiliation est la plus proche, Inland Empire ose sûrement davantage sur un plan narratif et esthétique, qui risque par la même de perdre une partie du large public acquis depuis a True Story. Autrement dit, un Lynch expérimental des débuts toujours fidèle à sa ligne de conduite : un art sans compromis.