"Il existe un tel
décalage entre l’émotion cinématographique et la superficialité du
show-business, que le festival est devenu pour moi un sujet
d’expression à part entière."
Autoportrait au flash, Cannes 2002
|
De 1998 à 2001, Galienni joue les imposteurs, s'invente des noms et des
métiers pour vivre le festival du bon côté de la barrière : Ces happenings s’inspire des théories de l’esthétique
relationnelle où l'art n’a pour medium qu’une carte de visite aux identités multiples, selon l’opportunité du carton à saisir.
Pendant les 15 jours du festival, on le croit comédien, journaliste,
attaché de presse, groom service...Un moyen d'accéder dans les
soirées les plus huppées des hauteurs de Cannes, sur les yachts et les
plages privées. " La barrière est dans la tête. A Cannes, plus
c’est gros et plus ça marche". Mais l'ironie du jeu redouble d'interêt dès que
l’on s’aperçoit que le festival est une imposture médiatique. " Les
caméras de TF1 (Combien ça coûte, 1999) Canal
+ (Un jour à Cannes, 2003) et France 2 ( Performance en direct live
depuis le Majetic pour l'émission Comme au Cinéma) filment les
multiples facettes des
personnages inventés par Galienni, que l’artiste manipule d’un reportage à l’autre.
"J’enregistre les émissions où je passe en prime-time pour les remixer
ensuite en vidéo d’art subversif. Le scenario est improvisé, les
personnages
inventés, les situations misent en scène. Pour les
téléspectateurs, tout semble vrai, réel, alors qu’il s’agit d’une
manipulation mise en scène"
Table "Reserved",dîner de clôture, Cannes 2002
|
Galienni profite l’année suivante de cette petite
notoriété illégitime pour s’infiltrer davantage. Et comme quoi : on lui
confie la direction artistique de la terrasse du Noga-Hilton en 2002.
Comme
personne ne me connaît vraiment, je peux me faire passer pour
un photographe de mode ou un agent artistique. Je profite d’être
en contact avec les célébrités pour leur tirer le portrait. Ma
signature, c’est un carton "reserved" volé lors d’un repas de prestige
au palm beach, où je figurais parmi 300 convives soit disant "triée sur
le volet". Plus tard, je rassemblerais toutes ces pièces à convictions
issues
de la société du spectacle contemporaine, en observateur témoin. Le but
du jeu étant de peindre cet éco-système."
Vincent Mc Doom pause sur la terrasse du Hilton pour Galienni en 2002
|
Après la photo et la vidéo, c’est aujourd’hui avec la
peinture que Galienni réalise ses happenings à Cannes, dans une
démarche totalement inverse. "ma préoccupation aujourd’hui est de
montrer que la peinture est un art vivant comme le cinéma. la
performance me permet d’avoir cette attitude nomade, de peindre là où
l’on s’y attend pas, en temps réel."